Política y Derechos Humanos
Politique et droits de la personne
Politics and Human Rights
Tlahui-Politic No. 2, II/1996 



ACTION DES CHRÉTIENS ET DES CHRÉTIENNES POUR L'ABOLITION DE LA TORTURE. I/III

ACAT



SOMMAIRE


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Carta al Presidente de Guatemala Sr. Alvaro Arzú

    S.E. Alvaro Arzú
    Presidente de la républica

    Palacio Nacional zona 1
    Ciudad de Guatemala
    GUATEMALA
    Señor Presidente,

Las informaciones que nosotros recibimos de nuestro homólogo Casa Alianza de Amnistía Internacional y de otros organismos internacionales, denuncian numerosos casos de violencia tortura y homicidios hacia los niños de la calle. El 8 de junio fueron encontrados tres cadáveres de niños a Villa Canales. Casa Alianza tiene un total de más de 250 juicios penales pendientes en el sistema judicial en Guatemala. Por qué arrestado el proceso judicial ?

Nosotros le solicitamos, Señor Presidente, que ud. apoye los esfuerzos de Casa Alianza para ayudar y proteger esos niños. Como vuestro país ya posee los instrumentos legislativos para oponerse a esta violencia y poner fin a la impunidad, además de haber ratificado las convenciones internacionales, nosotros contamos con su voluntad política y su entereza para hacer respetar las leyes ante los representantes del Estado y las agencias de seguridad privadas, pues mientras haya impunidad jurídica e inconsciencia social frente a este drama, los niños de la calle continuarán a ser torturados y asesinados.

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JEUNES DE LA RUE AU GUATÉMALA

On estime qu'il y a 40 millions d'enfants qui travaillent et vivent dans la rue en Amérique Latine. À la Ciudad de Guatémala seulement, on dénombre plus de 5000 enfants entre 6 et 16 ans qui vivent dans la rue. La majorité doit travailler pour survivre: cirer des chaussures, se prostituer, voler. 96,5% des enfants de la rue inhalent du solvant et autres produits toxiques (drogues) pour tromper leur faim te oublier leurs angoisses.

Un nombre croissant de jeunes enfants et d'adolescents doivent mendier, voler et vendre leur corps pour un repas chaud, un bon bain ou un lit propre. Ils vivent aux limites de la survie. Les enfants de la rue sont victimes de la corruption des institutions d'État, sont souvent détenus illégalement par la police nationale, torturés, abusés sexuellement, séquestrés et assassinés sans que les coupables n'aient jamais à répondre de ces actes de violence.

Casa Alianza a pour mission d'aider ces enfants à sortir de la rue, à retrouver sécurité et affection. Fondée en 1981 au Guatémala, Casa Alianza compte aujourd'hui des refuges au Honduras et au Mexique. Casa Alianza guide, accueille, soigne et défend près de 3000 enfants de la rue chaque année au Guatémala. La majorité de ces enfants sont orphelins de la guerre civile, abusés et rejetés par leurs familles qui, elles, sont frappées par la pauvreté ou éclatées.

L'ACAT vous remercie de votre participation.

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Bienvenue!
Dans le réseau des artisans de justice et des prophètes

S'engager dans l'ACAT pour la libération des personnes torturées, l'éradication de toute torture et la "réhumanisation" des responsables de cette abomination, c'est faire oeuvre de justice et contribuer à l'avancement du règne de Dieu.

Le faire au nom de Jésus Christ c'est consentir à suivre son chemin et, comme Lui à être solidaire des exclus jusqu'au bout, à contester les pouvoirs qui écrasent et déshumanisent, à prier notre Père commun pour persévérer et espérer, pour agir avec audace et dignité.

S'engager ainsi dans la compassion et la solidarité à la suite de Jésus et des prophètes c'est poursuivre leur mission. C'est être prophètes à notre tour, disciples et compagnons du Christ, pour notre époque. C'est un chemin bousculant pour ne pas dire bouleversant, mais qui nous transfigure et nous libère nous aussi. Car nous sommes acculés à aller au-delà du désespoir et de la révolte en accompagnant ceux et celles qui sont dans la nuit et l'ombre de la mort pour passer avec eux vers la lumière et la vie, après tant d'épreuves.

"Nul ne sera soumis à la torture ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants." (Déclaration Universelle des droits de l'Homme; Article 5).

"Souvenez-vous de ceux qui sont en prison comme si vous étiez prisonniers avec eux, de ceux qui sont maltraités, puisque vous aussi, vous avez un corps". (He 13,3)

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ACTION DES CHRÉTIENS
POUR L'ABOLITION DE LA TORTURE


ORIGINES DE L'ACAT

L'ACAT est née en France en 1974 grâce à l'initiative de deux femmes de l'Église réformée, Hélène Engel et Édith du Tertre. C'est lors d'une campagne publique d'Amnistie Internationale, demandant en particulier aux chrétiens de s'engager, et suite à des conférences du pasteur Tulio Vinay sur la torture, qu'elles ont décidé de fonder une organisation oecuménique de lutte contre la torture, rassemblant au départ catholiques, protestants, orthodoxes et quakers. Une organisation à visage chrétien, disant clairement où le Dieu de Jésus Christ se situe par rapport à la torture. Une organisation où les membres informent le public, prient pour les torturés et les tortionnaires et agissent en concertation avec d'autres groupes pour enrayer ce fléau.

L'ACAT fonde son action sur l'article 5 de la Déclaration Universelle des droits de l'Homme: " Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ", et sur la Parole de Dieu qui rappelle à tous leur responsabilité vis-à-vis tout prochain blessé et la nécessité de défendre l'inaliénable dignité de l'être humain. La Convention contre la torture (1984) et certains protocoles sont venus compléter les outils politiques et juridiques de lutte contre la torture. L'ACAT s'est transportée au Canada en 1984 grâce au travail de plusieurs chrétiens de France et du Québec, en particulier l'abbé Gabriel Villemure., curé de St-Léon de Westmount. En 1985, l'ACAT Canada était incorporée et se joignait à la Fédération Internationale de l'ACAT en 1987. Dès ses débuts, des membres de l'Église Unie, Anglicane et Orthodoxe ont fait équipe avec les catholiques.

OBJECTIFS

L'objectif principal de l'ACAT est donc l'abolition de la torture partout dans le monde mais aussi la solidarité avec les prisonniers torturés et leurs familles. En cours de route, l'ACAT a intégré à son mandat initial la lutte contre les exécutions capitales qui sont une ultime torture et qui ramènent les peuples à la loi du Talion. Enfin, l'ACAT interpelle les diverses Églises chrétiennes afin qu'elles s'impliquent dans cet enjeu crucial pour la dignité humaine.

MOYENS

L'ACAT agit contre la torture par l'information, la prière et l'action directe. L'information vise à rendre public ce que le États cherchent à cacher. Les media, le bulletin le Cerf-Volant, une abondante documentation, des kiosques, des homélies en paroisse et des sessions de formation sont utilisés non seulement pour informer, mais aussi pour approfondir les causes de la torture et se former à défendre les droits humains. Chaque année, le 10 décembre, l'anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'Homme, est souligné avec la " bougie de l'espoir " que les membres allument à leur fenêtre le soir et un événement public comme la participation à la semaine des droits humains de l'UQAM.

La prière individuelle et communautaire, relie les membres de l'ACAT aux torturés et condamnés à mort dans un esprit de compassion, d'espoir et de libération. La Parole de Dieu et le vécu des torturés sont au coeur des rencontres de prière régulières dans diverses églises (solidarité- prière), lors de la journée de ressourcement annuelle dans un monastère ou au repas de la faim pendant le Carême.

L'action prend surtout la forme de lettres et de pétitions envoyées par les membres aux gouvernements responsables de torture. La commission des interventions, où oeuvrent de nombreux bénévoles, envoie pour sa part environ 600 lettres par année aux responsables politiques de plus de 80 pays dont le Canada, afin que ce dernier fasse aussi pression pour le respect des droits humains. De plus, un réseau d'actions urgentes par télécopieur (fax) vient d'être mis sur pied pour intervenir rapidement en cas de risque de torture et d'exécution capitale imminente. La participation à des consultations par le gouvernement canadien, la concertation avec d'autres ONG, l'exercice d'une vigilance ici même au Canada et la tenue d'une campagne annuelle de cartes postales en faveur des enfants de la rue torturés et tués par les autorités de certains pays, complètent le tableau des moyens d'action.

PARTENAIRES

L'ACAT n'agit pas seule. Les informations sur les cas de torture proviennent de sources fiables: Amnistie Internationale, SOS Torture (Suisse), le Comité chrétien pour les droits humains en Amérique latine, l'ACAT-France et quelques autres ACAT (Roumanie, Mexique, Togo). Des liens de partenariat se sont tissés depuis quelques années avec Casa Alianza pour les enfants de la rue en Amérique centrale. Nous venons de joindre le Réseau des droits de la personne au plan international (RDDPI) qui regroupe une quarantaine d'ONG canadiennes.

Des liens privilégiés relient l'ACAT à sa Fédération internationale, la FI.ACAT. Par cette affiliation, l'ACAT-Canada s'enrichit de l'expérience de 27 autres ACAT dans le monde, se joint à des campagnes à grande échelle (30,000 membres), participe à des sessions internationales sur la torture et peut faire remonter des interventions directement à la Commission des droits de l'Homme de l'ONU.


Aujourd'hui, l'ACAT compte plus de 500 membres au Canada, s'appuie sur l'engagement d'une soixantaine de bénévoles au secrétariat et dans divers comités. La campagne de financement annuelle se déroule chaque printemps en plus d'un concert bénéfice. Nous vous invitons à venir nous rencontrer au secrétariat et à vous impliquer ponctuellement ou régulièrement, lors des envois mensuels ou pour la rédaction de lettres, la campagne de financement, la vigilance, les communications ou autres services. Une abondante documentation sur la torture, les droits humains et les pays concernés est disponible sur place.

S'engager à l'ACAT c'est se donner la possibilité de vivre la fraternité, la prière engagée, l'oecuménisme, c'est incarner sa foi et la faire croître. Si Dieu, notre Père, doit envoyer des enfants comme prophètes, pour dénoncer la torture et l'esclavage des enfants (Iqbal Masih au Pakistan, Craig Kielburger au Canada) ne serait-ce pas que les adultes sont trop silencieux et apeurés? Osons donc nous lever pour prendre position, prier et agir en faveur des torturés de notre temps.

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LE GROUPE LOCAL

Il va de soi qu'on devient d'abord membre de l'ACAT en y adhérant individuellement; c'est le membership individuel qui est à la base de l'ACAT. Mais il y a bien des avantages à travailler ensemble :

    - Le travail en équipe est toujours plus stimulant et créatif et assure une plus grande stabilité des membres.

    - La prière collective à dimension oecuménique est un temps fort de chaque rencontre et un signe de la présence du Christ, "Là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d'eux".

    - Le partage des tâches: information, rédaction de lettres collectives, animation, mise sur pied de projets, produit une action plus efficace.

    - Le partage des coûts (adhésion de groupe, timbres, papier) devient possible.

    - Les activités de sensibilisation d'un groupe ACAT au niveau de la paroisse, du quartier, du milieu de travail, peuvent avoir plus d'envergure que l'action individuelle.

    Le groupe local constitue le milieu d'appartenance à la vie de l'ACAT. Les membres s'y retrouvent pour prier, s'informer, agir.

1- UNE ÉQUIPE DE RESSOURCEMENT ET DE PRIÈRE

    - Se nourrir et se remettre en question à partir de la Parole de Dieu et du témoignage des prophètes.
    - Approfondir et préciser son engagement au contact des autres.
    - Vivre la dimension OECUMÉNIQUE de l'ACAT par le dialogue et la prière.
    - S'impliquer personnellement et collectivement dans des ACTIONS de libération en faveur des victimes de la torture.
2- UNE ÉQUIPE D'INFORMATION ET DE FORMATION

    - S'ouvrir à la réalité tortionnaire par l'INFORMATION.
    - Connaître les causes et les conséquences de la torture dans une société.
    - Connaître les moyens d'intervention que sont les lettres, les pétitions, les campagnes, les kiosques publics, les chartes et conventions internationales, comme la Déclaration universelle des droits de l'Homme (1948) et la Convention contre la torture (1984).
    - Connaître la situation des droits humains dans divers pays.

3- UNE ÉQUIPE D'ACTION

    - Informer notre milieu (articles dans les journaux locaux, note au feuillet paroissial, conférences, tables publiques, émissions de radio).
    - Écrire les lettres et faire signer les pétitions dans notre entourage: la famille, les amis, les paroisses, etc.
    - Participer à la campagne de cartes postales pour les enfants de la rue.
    - Soirées de prières.
    - Activités de financement pour l'ACAT.
    - Repas de la faim pendant le Carême. (guide disponible à l'ACAT).
    - Parrainer des prisonniers et leurs familles.

FONCTIONNEMENT
a- Le groupe local est formé d'au moins trois personnes et idéalement ne devrait pas dépasser quinze.

b- Le groupe local se choisit un(e) responsable pour assurer la coordination et, au besoin, confie d'autres tâches selon le nombre de personnes et les activités entreprises. Avoir des responsabilités stimule la participation et la persévérance.

c- La prière fait intimement partie de la réunion d'un groupe local; ordinairement, elle débute la rencontre et est ancrée dans les cas de personnes torturées, avec leurs noms et une description de leurs situations.

d- Bien que le groupe local est autonome dans ses activités, il agit quand même en accord avec le Conseil d'administration de l'ACAT-Canada qui en reconnaît officiellement l'existence et s'assure qu'il respecte les objectifs de base de l'ACAT.

e- Fréquence des rencontres: on suggère une fois par mois. Des activités spéciales peuvent aussi avoir lieu selon la créativité du groupe, les circonstances ou événements spéciaux.

f- En général, chaque groupe local doit viser à l'auto-financement de ses activités. Le secrétariat central peut à l'occasion fournir des outils de travail: livres, dossiers de consultations, photocopie à coût minime.

g- Dimension oecuménique

Comme cette préoccupation fait partie intégrante de l'ACAT, il est souhaitable que les groupes locaux essaient autant que possible d'en tenir compte de diverses façons:

    - en puisant des éléments de prière dans diverses traditions liturgiques (catholique, protestante, orthodoxe).
    -en visitant d'autres confessions de la région ou en les invitant à se joindre à l'équipe.
    - en alternant les lieux de rencontre entre les églises.

UN MILIEU D'APPARTENANCE
TROIS ACTIVITÉS PRINCIPALES


Le GROUPE LOCAL constitue le MILIEU D'APPARTENANCE à la vie de l'ACAT. Les membres s'y retrouvent pour PRIER, S'INFORMER, AGIR.

La prière individuelle et communautaire est au coeur de notre action pour l'abolition de la torture.

POURQUOI?

Parce que notre spécificité chrétienne s'exprime là de façon privilégiée.

On le soulignait au début de ce guide, la torture nous plonge au coeur de la détresse humaine et nous confronte sans cesse aux forces du mal

    ACAT 6349, rue de Saint-Vallier,
    Montréal (Québec) Canada H2S 2P6
    Tél.: (514) 274-2228
    Fax: (514) 274-8826
    E-Mail: mailto:acatcan@cam.org


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S'INFORMER

Cette première activité nous paraît importante. Si l'on veut lutter efficacement contre la torture, il faut savoir précisément comment elle s'organise, quelle ampleur elle a dans le monde et le contexte politique qui la favorise. Autrement, nous risquons de ne garder qu'un contact très vague et très lointain avec les personnes qui subissent la torture.

SUGGESTIONS PRATIQUES:

1- Utiliser la revue "Courrier de l'ACAT", publiée par l'ACAT-France et le Cerf-volant publié par l'ACAT-Canada.

2- Colliger les découpures de journaux et de revues qui font état de la torture et de la violation des droits humains dans le monde, comme au Canada, et susciter un échange dans le groupe.

3- Se constituer une petite bibliothèque ou emprunter des livres au secrétariat permanent et les faire circuler dans le groupe. (cf. Annexe 2) Le rapport annuel d'Amnistie Internationale est un outil important.

4- S'abonner à des revues traitant des droits humains dans les différents pays du monde. (cf. Annexe 3)

5- Inviter à l'occasion des intervenants spécialisés dans ce domaine ou dans des sujets connexes.

6- Participer à l'Assemblée générale annuelle de l'ACAT.

7- Participer aux journées de réflexion et de ressourcement organisées par l'ACAT et les demies journées d'information sur la situation des droits humains dans un pays, organisées par la commission d'interventions.

8- Participer aux rencontres, journées de formation, colloques organisés par d'autres associations que l'ACAT (Amnistie Internationale, AQOCI, Entraide missionnaire, etc.)

Réalisation : Gérard Laverdure, Guylaine Beaudoin, Justine Badji
E-Mail: mailto:acatcan@cam.org


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