LA GESTION DE PROJETS AU MEXIQUE


Tlahui - Comer I/1996



TABLE DES MATIÈRES

I. VOLET DÉMARCHAGE


II. VOLET SERVICES



I. VOLET DÉMARCHAGE

1. LA PERTINENCE D'UN EXPERT-CONSEIL OU D'UN DÉMARCHEUR

À plusieurs titres, notre expérience des milieux politiques, socio-économiques et des problématiques culturelles, nous permet de croire qu'il existe un réel potentiel pour l'entreprise québécoise désireuse de faire affaires avec le Mexique, et ce, malgré la conjoncture actuelle, et tout en s'y référant.

Les facteurs du succès et de l'insuccès liés à une démarche d'investissement ou au développement de projets, se résument prioritairement à ces considérations:

    1. Connaître les milieux et leurs modes de fonctionnement (appareil d'état, législation, etc.).
    2. Connaître les réseaux d'influence et les intervenants (groupes de pression, d'affaires, groupes politiques, organisations non-gouvernementales, scientifiques, académiques et autres).
    3. Connaître la dynamique interne de l'économie et ses perspectives de développement.
    4. Connaître les besoins particuliers en produits, technologies et services pouvant être fournis par l'expertise étrangère.
    5. Connaître et mesurer les risques d'un projet pour éviter les pires bévues.
    6. Savoir s'exprimer dans la langue de travail de ses interlocuteurs et reconnaître leurs particularités culturelles.
    7. Avoir des contacts personnels dans les instances décisionnelles permettant d'élargir le potentiel d'accès à de nouveaux projets.
    8. Avoir une expérience suffisante sur le terrain, dans différents projets d'envergure.
Voilà, en résumé, des qualités et des prérequis qu'il nous est possible d'offrir à un entrepreneur québécois.

3. LEÇON DE LA DÉBÂCLE MEXICAINE

Il n'y a pas de petit danger

Dans la gestion de projets, il faut considérer vraiment tous les points de vue et tous les jeux d'intérêts en se méfiant des opinions dominantes.

Faire affaires avec le Mexique comporte différents risques, devenus plus évidents depuis la forte dévaluation du peso mexicain. Cette récente expérience, pénible pour l'entrepreneur étranger ou local, met en évidence la complexité des enjeux économiques et sociopolitiques sans parler des déficiences manifestes associées aux processus de gestion, de conseil et de consultation. Peut-être aurait-il fallu tenir compte des opinions dissidentes à celles du gouvernement mexicain? Les opinions dominantes n'étant pas toujours les plus justes conseillères.

Le Mexique: le meilleur des élèves du FMI

Pour les tenants des thèses des organisations financières internationales «consensus de Washington», les réformes mises en oeuvre au Mexique avaient valeur de modèle, de symbole. Toutes les prescriptions néolibéales y furent en effet appliquées à la lettre: réduction radicales des dépenses de l'État pour aboutir à l'équilibre du budget, déréglementation, dévaluation, privatisations, ouverture totale de l'économie renforcée par la signature de l'accord de libre-échange nord-américain, l'ALENA, taux d'intérêt élevés pour attirer les capitaux étrangers.

Écouter d'autres voix

Par le truchement des médias, le gouvernement mexicain présentait les meilleures facettes des indicateurs économiques pourtant très éloignées de la réalité politique et sociale. L'exemple le plus significatif de cette entreprise de maquillage est certainement d'avoir leurré tout le monde sur la forte croissance économique du Mexique en brandissant l'augmentation globale des investissements étrangers. Nous étions plusieurs, à l'époque, à rappeler que la proportion historique des investissements étrangers s'était inversée pendant le régime Salinas et qu'elle était alors composée de capitaux "volatiles", de placements boursiers (68% en 1992) qui pouvaient sortir du pays en tout temps (voir graphique 1).

En plus nous avions soulevé que le Mexique se confrontait à une augmentation critique de son déficit commercial extérieur (voir graphique 2).

Puis, suite à l'adoption de l'article 27 modifiant les dispositions prévues à la constitution, nous avons été les premiers à anticiper les plus graves conséquences de cette action qui allait, à notre avis, provoquer des conflits sociaux majeurs pouvant mener jusqu'à une révolte armée. À croire que personne en semblait écouter!

Le résultat d'une gestion à sens unique

Pour assurer ses arrières, le gouvernement mexicain a lancé alors une campagne colossale de publicité, qui a empêché, comme un brouillard épais, d'entendre la voix des dissidents qui craignaient que le paradis mexicain de la spéculation financière ne tombe comme château de sable. Résultat: des dizaines d'investissements québécois et plusieurs partenariats Québec-Mexique ont été mis en péril. Pour les entrepreneurs mexicains la situation ne pouvait être pire. D'un jour à l'autre la dette des entreprises en peso mexicain se transformait en dette convertie en dollars et plus de mille entreprises ont subi des pertes majeures ou encore ont simplement fermé.

4. DÉVELOPPER UN PARTENARIAT D'AFFAIRES EN FONCTION DES VERITABLES BESOINS

4.1. INFORMATION GÉNÉRALE SUR LE MEXIQUE

  • Nom officiel: États-Unis du Mexique
  • Nature de l'État: République fédérale
  • Nature du régime: Présidentiel
  • Chef de l'État: Ernesto Zedillo Ponce de Leon, depuis décembre 1994

  • Principaux partis politiques:

    Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), au pouvoir sous différents noms, depuis 1929. Le Mexique connaît un gros problème de crédibilité électorale. Depuis 1988, les élections ont été très contestées. Salinas De Gortari, en 1988, et Ernesto Zedillo, en 1994, ont été élus par des processus électoraux soupçonnés de frauduleux.

    Parti d'action nationale (PAN), opposition de droite.
    Parti de la révolution démocratique (PRD), opposition de centre-gauche nationaliste.

  • Superficie: 1 967 183 km2, 1,45 fois le Québec et 3,6 fois la France.
  • Population: 88 millions, le Mexique est le pays hispanique le plus peuplé au monde.
  • Densité: 44,8 habitants par km2
  • Population urbaine: 73%
  • Espérance de vie: 70 ans
  • PIB: 283,7 milliard de dollars, le plus gros de l'Amérique hispanique.
  • Croissance annuelle de 1980-1991: 1,5 %
  • PIB par habitant: 3217 dollars
  • Taux d'inflation: 11,9 % avant la dévaluation monétaire de 1994-95.
  • Taux de chômage: 14 à 18 %
  • Principaux fournisseurs: E-U 70,8%, CEE 12,6% et Japon 6,0% milliards. Les importations du Canada sont de 0,82 milliard et le Québec fourni 0,11 milliard de dollars.
  • Principaux clients: E-U 70,5%, CEE 8,6% et Japon 6,4% milliards. Les exportations au Canada sont de 3,6 milliards et au Québec de 0,63 milliard de dollars (voir graphique 3).



4.2. STRATÉGIES ET ATTITUDES EN GÉNÉRAL

Plusieurs secteurs d'activité n'attendent qu'une offre sérieuse d'un interlocuteur sérieux et crédible pour se développer. Mais de quelles sortes de projets le Mexique a-t-il vraiment besoin? Et quelles sont les attitudes et les stratégies que devait avoir un démarcheur?

Les secteurs les plus sensibles à l'offre de services de partenaires québécois sont multiples. Mais la préférence mexicaine ira davantage vers le développement d'un savoir faire novateur et le transfert technologique. N'oublions-pas, qu'avec l'Argentine et le Brésil, le Mexique est le pays d'Amérique Latine le plus pourvu en ressources humaines qualifiées. En plus, le Mexique est capable d'apporter, lui aussi, de la technologie et des solutions originales aux problèmes canadiens dans plusieurs sphères.

Les dangers de l'investissement spéculatif

L'exemple mexicain démontre comment un petit groupe de grands investisseurs boursiers devient capable de doubler son capital d'un jour à l'autre tout en nuisant terriblement à la majorité des investissements nationaux et étrangers autant qu'aux populations qui y vivent. Dans le cas mexicain, l'effet "tequila" a engendré de tels remous qu'ils se sont répercutés sur la scène internationale.

Il est certain que les grands investisseurs de la bourse mexicaine respectaient les lois en vigueur et correspondant aux économies de libre marché. Cependant, si on considère les impacts économiques et sociopolitiques de ces manoeuvres, ce n'est pas et ne devrait en aucun temps être un modèle conseillé d'investissement.

Développer une saine stratégie d'investissement et de commerce

En quelque sorte, l'exemple mexicain démontre le besoin de développer une stratégie adéquate des investissements étrangers, aussi bien que du commerce extérieur. Il est préférable que l'investissement étranger tende vers une distribution équilibrée entre les investissements boursiers et non boursiers (l'industrie, le commerce, l'agriculture et les services). Dans le même esprit, il est tout aussi souhaitable, de part et d'autre, de conseiller et de promouvoir des projets d'importation et d'exportation.

Les meilleurs projets: ceux où tout le monde y gagne!

Les meilleurs projets, les meilleurs associations à moyen et à long terme s'inspirent des principes de justice et d'équité, les projets où "tout le monde y gagne" (win-win model). Il s'agit de modèle que nous voulons privilégier.

Partager les bénéfices diminue les risques sociopolitiques

Les projets les plus susceptibles de générer des risques sociopolitiques, sont ceux où les investisseurs reçoivent tous les profits, et la population, que les dommages. Dans ce cas, la population concernée en voudra prendre aucun risque si petit soit-il.

5. APRÈS TOUT, LE MEXIQUE C'EST UNE DES MEILLEURES ALTERNATIVES

Après tout, le Mexique offre une des meilleures opportunités pour les investisseurs québécois. En effet, ce pays offre plusieurs avantages difficiles à trouver dans d'autres milieux. Par exemple:

    1. Le produit intérieur brut est le plus élevé de l'Amérique hispanique, ce qui offre certains avantages pour le développement de toute sorte de projets (voir graphique 4).

    2. Le développement industriel et technologique du Mexique permettent d'envisager des partenariats et des alliances stratégiques plus difficiles à trouver ailleurs.

    3. Comme partenaire du Canada dans l'ALÉNA, le Mexique a des tarifs et des droits douaniers très favorables aux investisseurs québécois.

    4. Par rapport à la population et au PIB par habitant, le marché des consommateurs au Mexique est l'un des plus vaste du continent (voir graphique 5).

5. VOLET GESTION ET SOLLICITATION AU MEXIQUE (LOBBYING)

En s'appuyant sur notre large connaissance du Mexique, nous sommes en mesure de faciliter la tâche d'un promoteur étranger en :

    a). Identifiant ses besoins particuliers ainsi que les facteurs aidants ou nuisibles à ses projets.
    b). Dépistant des clients potentiels, et en assurant des liens soutenus.
    c). Elaborant des projets préliminaires de développement de partenariat.
    d). Dirigeant les négociations contractuelles.
    e). Assurant le suivi des ententes négociées et en favorisant la poursuite des échanges, si requis.
À titre d'exemple, citons ici quelques projets où il nous serait possible d'agir comme démarcheur et susceptibles d'intéresser à la fois les investisseurs étrangers et plusieurs partenaires mexicains:

5.1. SECTEUR DE LA GESTION MUNICIPALE

Problèmes et besoins:

Les municipalités mexicaines ont de sérieux problèmes d'approvisionnement en eau potable et de pollution des eaux souterraines. Elles ont besoin d'usines de traitement des eaux usées et d'une gestion efficace des boues usées et de toute sorte de déchets.

Quelques projets:

    a) Gestion des infrastructures municipales, particulièrement celles qui touchent l'environnement et la santé publique.
    b) Projets d'approvisionnement en eau et protection des eaux souterraines.
    c) Analyses des besoins en eau potable, études d'avant-projets pour des usines de traitement ou de biofiltration, choix optimal des procédés, préparation des devis d'appel d'offres, surveillance des travaux, mise en service et formation du personnel d'exploitation.
    d) Études sur la gestion des déchets organiques.
    e) Projets de gestion des boues usées, de gestion des déchets et d'usines de compostage.
Clients potentiels:

Municipalités, Gouvernement des différents états, Gouvernement fédéral, Secrétariat d'écologie et de développement urbain (SEDUE).

5.2. SECTEUR DES ÉTUDES ÉCONOMIQUES ET GESTION-CONSEIL

5.2.1. Problèmes et besoins:

À cause de problèmes financiers, pas moins de 1000 petits et moyens entrepreneurs se sont retrouvés en faillite. En janvier 1995, 21 500 entreprises ont demandé à la banque une période de grâce pour payer leurs dettes.

Projet:

Analyse socio-économique et élaboration d'une stratégie de communication et d'intervention dans la solution des problèmes financiers des petits et moyens entrepreneurs mexicains.

Clients potentiels:

Chambre nationale de commerce et de l'industrie de la transformation (CANACINTRA), Institut mexicain de la petite et de la moyenne entreprise (IMPMI), Différentes institutions bancaires, Gouvernement fédéral.

5.2.2. Problèmes et besoins.

L'industrie de la chaussure a perdu 40% de sa production et a licencié 150 000 employés. Pendant la période de 1988-1994, l'industrie a perdu 33% de sa production. L'industrie de la chaussure a besoin d'une expertise capable de corriger les retards technologiques dans les systèmes de production, contrôle de la qualité, de l'administration et du commerce international. Les compagnies cherchent aussi à créer des alliances stratégiques et des opportunités de partenariat technologique autant pour la machinerie qu'à l'intérieur des systèmes administratifs. Par ailleurs, les importateurs canadiens de chaussures ont besoin d'information personnalisée sur les produits mexicains.

Projet:

Projets d'étude sur le marché international de la chaussure et recherche de partenariat commercial et technologique.

Clients potentiels:

Chambre nationale de l'industrie de la chaussure (Canaical), le Gouverneur de l'État de Guanajuato et les importateurs et industries québécoises de la chaussure.

5.3. SECTEUR DE L'ÉCOLOGIE ET COMMUNICATIONS ENVIRONNEMENTALES

Problèmes et besoins:

L'activité de la construction stimule la croissance soutenue de l'industrie du ciment, mais par contre, les impacts environnementaux ont étés désastreux et par conséquen ont provoqué souvent l'appréhension et la crainte de la population concernée. On trouve une situation similaire dans l'industrie chimique, pharmaceutique et de l'automobile, entre autres.

Projets:

    a) Études et gestion des usines de traitement d'eau et de boues des usines. Gestion des centres de résidus industriels à Toluca, Cuernavaca, Tlanepantla, Guadalajara, Puebla et Monterrey.
    b) Gestion de projets, étude et évaluation des problèmes de pollution industrielle, analyse et intervention en conditions de crise de communications environnementales.
Clients potentiels:

Secrétariat d'écologie et du développement urbain (SEDUE). Secrétariat de l'énergie, des mines et des industries para-étatiques (SEMIP). Secrétariat de l'agriculture et des ressources hydrauliques (SARH). Chambre nationale du commerce et de l'industrie de la transformation (CANACINTRA).

5.4. SECTEUR DE L'INDUSTRIE FORESTIÈRE

Problèmes et besoins:

Au Mexique il y a un déboisement de 678 000 hectares chaque année, l'un des taux les plus élevés du monde. D'ailleurs, le Mexique a un déficit important d'approvisionnement en pâtes à papier, bois et papier.

Projet:

Études de protection et de développement des ressources forestières et reboisement.

Clients potentiels:

Gouvernement fédéral, Secrétariat de l'agriculture et des ressources hydrauliques (SARH). Secrétariat d'écologie et du développement urbain (SEDUE). PIPSA. Industries des pâtes à papier du Québec. Exportateurs de bois du Québec.

5.5. AUTRES

    Agriculture:
    a) Développement rural, application de technologies appropriées, protection des sols.

    Hydroélectricité:
    a) Projets d'études sur l'économie d'énergie.
    b) Gestion des projets d'énergie non polluante, hydroélectricité, électrification rurale et urbaine.

    Transport:
    a) Aéroports et transport urbain.

II. VOLET SERVICES

6. CONSEIL ET ANALYSE

Au plan du service-conseil, nous sommes en mesure d'offrir:

    6.1. L'analyse des dossiers de communication et d'affaires publiques qui ont des répercussions sur les collectivités de Mexique et de l'Amérique Latine, et plus particulièrement dans ses aspects sociaux, politiques et culturels.

    6.2. L'étude des préoccupations et de tous les intérêts en jeu et l'évaluation des risques encourus chez les groupes de pression potentiels et anvers les différents publics.

    6.3. L'intervention spécifique auprès des collectivités de l'Amérique hispanique: communication, médiation, concertation, consultation, négociation.

    6.4. La révision de documents à caractère social, politique et culturel, de documents techniques et de vulgarisation s'adressant à la population hispanique.